Actualités of Sunday, 22 July 2018

Source: camer.be

Présentielle 2018: lettre ouverte au président Paul Biya

La présidentielle se tiendra le 7 octobre 2018. La présidentielle se tiendra le 7 octobre 2018.

Auteur de cette correspondance, Kamdemo Leprince, étudiant dans Ipes de la ville de Douala, demande au chef de file du Rdpc de retirer sa candidature pour laisser une chance à la jeunesse. Lisez plutôt.

Le compte à rebours pour l’élection annoncée pour le 07 Octobre 2018 a commencé. Son retentissement dans l’univers mediatico-communicationnel est assez palpable. Mais Monsieur le Président, Son Excellence Monsieur Paul Biya, moi, jeune étudiant d’un institut privé de l’enseignement supérieur de la ville de Douala, je me pose une foule de questions. Car l’avenir est flou et nuageux devant moi. Je me demande bien à quoi serviront les diplômes professionnels qui se pointent devant moi. Monsieur le Président, croyez-moi, je suis loin d’être dans cette posture. Monsieur le Président, malgré l’esclavage manifeste et dénoncé des Noirs en Lybie, nous sommes toujours tenter de suivre le chemin de l’exil….Et ce n’est pas tout.

Pour être sincère Monsieur le Président, avec tout le respect que m’impose votre âge 85 ans, j’ai été couvert par une nappe d’inquiétudes le 13 juillet lorsque vous avez déclaré votre candidature via twiter. Suite à votre

décret portant convocation du corps électoral, monsieur le Président, j’ai souhaité, au fonds de mon cœur, que vous ne soyez pas candidat à cette consultation populaire, laissant ainsi au peuple camerounais de vivre une alternance depuis les 36 années de votre règne.

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Monsieur le Président, humblement, je me veux l'intermédiaire et le porte voix d’une jeunesse horrifiée, fils des hommes de la génération sacrifiée des années 1990. Mes frères, jeunes camerounais, comme moi, nous vous disons merci. Merci pour ces 36 ans de gouvernance. Nous avons connus des hauts et des bas avec vous. Vous avez été un père, un grand-père, un patriarche pour certains. En ce qui me concerne personnellement, vous êtes "un patriarche". Monsieur le Président, le savez-vous, la jeunesse va mal très mal. Elle est non seulement pris en otage par une misère ambiante qui pollue son quotidien et lui fait vivre une paix apparente célébrée dans les discours de vos laudateurs. Monsieur le Président de quelle paix parle-t-on quand on peut mourir de paludisme par manque de nivaquine ! Monsieur le Président de quelle paix parle-t-on quand des jeunes dorment à la belle étoile dans les villes de Douala et de Yaoundé ?

Monsieur le Président, de quelle paix parle-t-on quand des jeunes passent des journées sans avoir droit à un repas équilibré ? Monsieur le Président, savez quelle malaise l’on ressent quand on a le ventre est vide et que rien n’indique que le lendemain cela ne se reproduirait pas ?

Que dire des jeunes des régions ensanglantées du Nord, du Nord-ouest ,Sud-Ouest et Est ? Vous lancez l’organisation d’une campagne d’escroquerie publique sous le label de fonds d’urgence et de solidarité aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les profiteurs de votre système en ont profité pour faire l’étalage de leur fortune, narguant les non affiliés de la République que nous sommes.

Monsieur le président, nous crions notre misère et notre colère à vos oreilles. Nous voulons des nouvelles idées, des nouvelles perspectives, des projets porteurs. Nous voulons l’alternance au sommet de l’Etat du Cameroun. Nous voulons voir le visage d’un nouveau locataire au palais présidentiel d’Etoudi à Yaoundé. Nous voulons un nouveau président qui va électrifier toutes les régions, un Président qui va être plus prêt de son peuple que jamais, un Président qui va toucher les réalités du doigt. L’instauration d’un système de santé

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universelle, l’effectivité d’ une éducation plus professionnelle , la mise en œuvre d’une véritable décentralisation font parties de nos exigences. Nous voulons de bonnes routes. Car, vous le savez, "où la route passe le développement suit ". Monsieur le Président, laissez la diaspora venir développer le pays à travers des connaissances et compétences technologiques apprises sous d’autres cieux. Laissez les investisseurs camerounais développer leurs idées, laissez les élites développer leurs régions. Monsieur le Président, votre entourage vous trompe. Chacun veut envoyer son enfant à Havard, Oxford ...et j'en passe. Tout ça sous sur votre règne ,que dirons nous à nos enfants presi ? Que nous avons été colonisés deux fois de suite après la France et vous ?

Le compte à rebours est lancé et vous êtes candidat à votre propre succession pour un septième mandat présidentiel. Monsieur le Président avec tout le respect que je vous dois ,toute ma gratitude ,mes honneurs, je vous prie de laisser la place à une idée nouvelle, un sang jeune. Je suppose que vous avez de nombreuses villas dans le monde, de là vous verrez le pays que vous avez ralenti prospérer ,travailler ,tomber et se relever . Président Biya, j'espère que votre retraite doit être digne de vos œuvres durant 36ans ,car pour moi vous été un modèle, je dirais à mes enfants "il y avait un président qui s'appelait Paul Biya .Merci pour ces 36 ans et prenez la bonne décision pendant ces jours à venir.

La petite voix du peuple